Algo Rythm'n'blues

 

L'intelligence artificielle 

Satire  écrite par un vieux qui se tient informé de l'actualité, en pensant à Coluche et à Charlie Hebdo, en toute modestie.




 

Algo Rythm’n’blue



Il s’appelait Algo. Il avait le rythme dans la peau, pas celui du blues mais plutôt celui du rock ou du rap (à fromage). Par manque d’éducation, il ne connaissait rien à propos de l’ère post-rap. « Il venait d’avoir dix-huit ans, il était beau comme un enfant » (pour les jeunes lecteurs, il faut remonter au siècle dernier). Il vivait à la campagne et élevait des moutons dans les nuages. Il allait tous les samedi soir en boîte, de concerve avec son ami Robert.



Une nuit, ils aperçurent une nana (Mûsk Houri – prix qu’on court de littérature arabo-française délivré par l’ONUL – dite Mousse). Elle avait le teint hâlé et les cheveux des faits (je veux des pieuvres). Algo regarda Robert (pas encore au pluriel, il fallait d’abord la chauffer) qui regardait l’ananas. Donc il le cueillit, s’agenouilla et pria pour être le premier sur Mousse (il aimait la Marine Lepénis, comme dirait le père). Il avait un QI très développé, comme celui d’Elon, mais contrairement à celui-ci, il restait calme et respectueux des traditions ethniques de chaque peuple. Tout le monde peut se trumper. Nous disions donc que les deux gaillards avant visaient Mousse – viser au sens de « avoir en vue certaine fin » – et non viser avec une Kalach (modèle 49.3), qu’ils avaient amenée pour se défendre contre le mépris dans lequel la société les tenait.



Mousse n’avait Dieu que pour Jésus (prononcer Rézous), un jeune latino immigré et parfaitement assimilé au grand nombre. Il n’y en avait qu’un seul sur la commune, par contre il y avait beaucoup de beurs. Tout le monde était beur, de l’alpha à l’oméga3. En parlant d’alfa, je pense à Roméo, un copain de Rézous qui était en CRA pour avoir dragué indûment Mousse (tu parles ! C’est le minimum requis qu’a prononcé le tribunal des incoupables, par manque de places en quatre étoiles, tv comprise). Pourtant le dragage est un excellent agent (encore un !) écologique par temps de grosse inondation. Roméo avait beaucoup de peine, mais il ne la comprenait pas, il avait le sentiment d’injustice, mais c’était juste un sentiment, et pas celui de la submersion, comme a dit l’héritier d’Henri IV (je sais, il faut parler patois pour comprendre).



Bref, passons sur l’actualité du moment. Donc, Mousse lorgnait Jésus et n’adressa pas le moindre clin d’œil à l’un de nos deux potos (ricains), enclins pourtant au pluralisme. Algo se décida à tirer le premier. Le flingue fit un bruit de dingue. Rézous répliqua par un « olé ! » comme celui de la foule dans une arène antique. Aujourd’hui, on hurle « allez les… », après, ça dépend de quelle équipe vous êtes le fervent adulateur. Robert s’entremit. Il entreprit de séparer l’attaquant de l’ataké (tribu indienne primitive). Mousse se fâcha. Elle était membre d’une secte ultraféministe et composa la numérologie d'icelle (01.02.03. 04 et tutti quanti). « Il n’y a pas d’abonnée au numéro que vous avez demandé. Laissez votre message, nous vous rappellerons peut-être ». Dès lors, elle appela les pompiers pour asperger l’incendie (il paraît que l’Asperger est la maladie mentale dont souffre Elon). Le cœur d’Algo s’enflamma : « Mousse ! Mousse ! Vite allons ! ». La mousmé alla (hum je m’expose à une fatwa là…). Faty, une amie de Mousse, pria Dieu qu’il intervint (depuis le temps !). Mais Dieu n’avait d’yeux que pour Rézous. Calmant tout, Lévy (qui médite) apaisa les belligérants et leur proposa d’aller se faire voir à la Grande Librairie, haut lieu de la Culture avec un grand… (je ne vous le fais pas dire), qui n’avait rien à faire dans l’affaire. Donc, on tourna la page et tout s’apaisa sans autre forme de procès d’intention. Soulagés, Algo et Robert quittèrent les toilettes.



Devenu tranquille, Algo se mit à jouer de son smartphone (c’est l’équivalent du saxophone, mais en moins sensuel), le nez sur l’écran pour se moucher. Il jouait au jeu terriblement addictif de l’oie. C’était un jeu inventé par la dynastie chinoise qui avait emporté le Marchais (militant communiste antimaoïste-babacool, décédé et tout de suite enterré pour éviter la décomposition – de la gauche profitarienne – le seize novembre mille-neuf-cent-quatre-vingt-dix-sept, tout juste après Mitterrand – 1996. Georges avait donc vingt culs, mais François, qui fricota avec la francisque sous Évian, ne l’oublions pas, fût embaumé au Panthéon, lui). Ce passage n’est pas trop fait pour les djeuns, ignares parce que l’Éducation Nationale a supprimé du programme de CM2 cette période de l’Histoire pour atteinte à la sécurité de l’État.



Revenons donc au vieux (jeu). Algo se faisait toujours battre et il n’aimait pas ça (pas SM, l’Algo, seulement LGBT dans tous les sens du terme). Son compère Robert lui dit : « Algo, malgré ton gigantesque QI (on l’a vu plus haut), tu ne sais pas vaincre une machine ? » – « Ce n’est pas une machine, c’est du chinois ! ». Les chintoques en étaient au même point que les ricains, mais moins chers grâce à la main d’œuvre étrangère bon marché (encore lui !) de Taïwan. On ne va pas se lancer ici dans une diatribe géopolémique, les frankaouis vivent au jour le jour. Addicté, Algo persévérait, dix fois, vingt fois, cent fois et, pour une fois, il rendit l’arme à gauche (mais pas à la Merluche, Guide Suprême de l’oumma extrémiste anticléricale, et par là très molo ou très Mollah). « Fais comme au collège, dit le petit Robert. Tu fais bien faire tes dictées par l’IA ». Ya donc pu K. Algo mit le jeu dans le chat (j’ai pété). Celui-ci, très énergivore (malgré les subventions de l’État pour le développement capitalistique des énergies décarbonées, proportionnellement au SMIC inflationniste et dans la limite de 0,01 % du patrimoine hérité improductif – la honte !), donc le tchat (j’allais dire tcha dort mais c’est trop sexy) proposa une équation : 2X + 1 = 0. Algo fut terrorisé (bon, il y aurait beaucoup à dire à ce propos, mais restons zen et z-en là, ce n’est pas le moment d’attirer la foudre de l’une comme de l’autre partie prise). Il faisait faire aussi ses devoirs de calcul par le robot miniature facile à dissimuler, même en état d’incarcération, comme en état d’incinération, d’ailleurs. « Je n’y comprends rien, minou ». « Fais voir » dit le chat. Algo fit pénétrer l’équation dans le bidule. En termes de pénétration… il y eut celle de Napoléon dans l’Empire Tsariste d’où il fût évacué le 1° floréal an II, 1868 (si je ne me trompe), à Bérézina (ce fût le cas). Pour l’éminent Tsar Rétroprochine, Napo était un OQTR (Obligation de Quitter le Tzar RétropoChine). On disait il y a peu « Napo » comme on dit aujourd’hui « Manu ».



Donc, nous disions : 2X+1= 0. Un quart de seconde après, même beaucoup moins que ça, il faut compter en nanosecondes, l’algorithme de l’intelligence artificielle (moins intelligente et plus artificielle que moi, dit-on) trouva la solution : X= – 1/2. « Kézaco ! ? » s’écria Algo. « 1/2 de bière, je connais, mais – 1/2, j’ai jamais bu ça ! ». « S’il vous plaît, mimine, il doit y avoir méprise sur mes prétentions originelles. Pourriez-vous préciser ? ». « Bonjour Algo, nous n’avons pas compris votre demande. Tapez 1 pour la reformuler, sinon tapez 2. Nous vous souhaitons un bel après-midi. Ne raccrochez surtout pas, nous sommes sur écoutes ». Et m….. mugit Algo, l’algo est au point mort. « Il faut que je passe la quatrième en vitesse » (alors qu’il était en CP pour la deuxième fois) : étant donné par l’homme que le chiffre 2 est un chiffre pair et que le chiffre 1 est un chiffre impair (aimable), peuvent-ils être considérés comme négatifs par le robot ? Réponse : « Il faut être positif dans la vie ». Algo, c’est vrai, l’était pour le shit mais pas pour le coca. Dépassé, il décida de quitter le virtuel, froid, sans sentiments, sans émotions, sans saveur ni odeur, pour revenir à la réalité charnelle. À propos, Charles (on sait lequel évidemment, tous les politiciens de l’Assemblée Française Démocratique ou Républicaine (comme aux USA. On ne fait que copier/coller, + 25% sur les nouilles – j’ai bien dit les nouilles), des bolcheviques aux nazis, le citent) a été mis en bière le 9 novembre 1970 à Colombey-les-deux églises (il en reste encore quelques-unes, Colombey a eu du piston par détournement de fonds public). Algo, qui la savourait (la bière), pensa aussitôt à Mousse pour la convertir non pas au machisme patriarcal, mais au masculinisme (le mot n’est pas encore dans le dico, il y a donc bien une inégalité quelque part). Quand nous étions singes, nous ne nous demandions pas si nous descendions de l’arbre généalogique, c’était une évidence génétique. J’ai dans ma bibliothèque un livre d’Elisabeth Badinter intitulé « Le XY de l’identité masculine ». Je ne l’ai jamais ouvert, pensant que j’étais différent.



Revenons à nos moutons dans les nuages :



C’est bien sous les nuages

En plein désert

Que je vis des mirages (pas les monoréacteurs)

la jupe en l’air (le bas de caisse de Roméo)



Je ramassais des dattes (on en a évoqué plusieurs)

Les dégustais

Le chat mit ses papattes

à Chou/ater (commune rurale du Maroc)



C’est un berger nomade (l’homme bleu sur les chameaux – faut suivre)

Qui s’éprit

De la Mousse en panade

Ô Saint Esprit ! (c’est pour la rime)



Coulait à flot la bière (l’inversion est acceptable, c’est une licence poétique)

Mais pas la mer

La Mousse était très fière

J’étais amer (fallait la trouver)



Messires et mesdames

J’en reste là

Si vous êtes bigames (au féminin comme au masculin, pour une fois)

Algo s’en va









Commentaires

  1. à la façon d'un trapéziste, sans filet bien-sûr, l'auteur nous entraîne dans un dédale, où chaque mot a double voir triple sens ; on savoure à peine une ligne que la seconde nous rattrape, et nous fait goûter à un sel de Guérande, tant celui-ci est fin... si rare dans les discours radiophoniques, télévisionesques ! On se demande où l'auteur va chercher cela, mais on constate ébahi que son savoir est immense, tant les moments choisis nous renvoient à un fameux dictionnaire ! Je ne suis pas certain que le lecteur lambda, en appréciera toutes les subtilités, mais moi dont le QI est supérieur au Toit du Monde, ai fort aimé ; j'en suis abasourdi ! bravo damy !

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  2. Ce texte est une satire foisonnante, jonglant entre burlesque et absurde, qui joue avec la langue et les références pour brosser un tableau grinçant de la société contemporaine. Son style est libre et effervescent, mais parfois au détriment de la lisibilité et de l’impact du message. Politiquement, il oscille entre critique du conservatisme et moquerie des excès du progressisme, rendant sa lecture ambivalente selon les sensibilités du lecteur. Un texte qui provoque et interroge, mais qui gagnerait en force en clarifiant son propos et en structurant davantage son discours.

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  3. Lanoux (pas Victor) vêle, a l'avant âge de ses des faux.
    C'est enlevé mais l'histoire peine à émerger.
    C'est souvent drôle mais parfois poussif.
    Ça n'a ni keu ni têt malgré une certaine constance dans le propos.
    La démonstration formelle est là mais le fond n'est pas flagrant. Quoi que.
    Je devine une génération proche de la mienne, peut-être un poil plus avancée, mais en tout cas j'ai toutes les références, c'est déjà ça !
    Bref, j'ai bien aimé, on pourrait débattre en droit de réponse sur quelques assertions, mais je préfère laisser les idées de côté pour ne pas bouder le plaisir pris à lire.
    J'ai failli compter les jeux de mots laids, calembours, onomatopées et autres doubles sens, mais le nombre m'a semblé trop important. Ceci dit, qui suis-je pour juger étant donné mon pseudo ? (un indice : une amatrice du genre).
    Si l'entame se réclame (sans pub) de Desproges, je vois tout de même La verve farfelue de Bobby qui pointe. Et ça ne me déplait pas.
    Merci pour ce bon moment.

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  4. "Algo Rythm'n'blues" est une œuvre audacieuse qui mêle avec brio différentes strates de culture populaire et de références historiques tout en offrant une réflexion contemporaine sur les identités et les relations sociales. L'auteur parvient à naviguer entre humour et critique sociétale, utilisant des personnages hauts en couleur et des situations rocambolesques pour aborder des thèmes de tolérance, de mépris social et de quête d'identité.

    Le protagoniste, Algo, bien que vivant dans un univers manifestement décalé où les moutons s'élèvent dans les nuages, cristallise les préoccupations de la jeunesse moderne, divisée entre aspiration à l’authenticité et attraction pour le virtuel. Ce mélange, entre allusions à la réalité actuelle et clins d'œil à une culture pop riche, tisse un canevas narratif qui résonne avec le lecteur, tout en le plaçant dans une position de réflexion sur ses propres valeurs et perceptions.

    L'écriture joue sur la langue et la stylistique, usant de références qui font sourire autant qu'elles interpellent. L’utilisation humoristique de terminologies contemporaines en lien avec l'intelligence artificielle, la politique ou encore les relations interpersonnelles montre une inventivité qui capte l’attention. Le texte est rythmé, comme son titre l'indique, et ça se ressent dans la prose, rendant la lecture presque musicale.

    De plus, la façon dont l'auteur aborde les thématiques de la féminité et de l'identité de genre à travers le personnage de Mousse apporte une profondeur inattendue à une comédie qui, de prime abord, pourrait sembler légère. La prise de conscience progressive d'Algo sur le monde qui l'entoure, ainsi que ses interactions avec des figures féminines marquées par une forte personnalité, évoque un parcours initiatique moderne où chaque rencontre semble être une leçon à retenir.

    "Algo Rythm'n'blues" est donc une œuvre vivante qui résonne avec son temps, alliant gaieté, critiques sociales et réflexions sur les dynamiques relationnelles. La richesse de son contenu et la légèreté de son approche en font un texte qui incite à y revenir, tant pour le plaisir de la lecture que pour les multiples couches de sens qu'il propose. L'auteur a réussi à capter les nuances d'une époque en pleine mutation, tout en gardant une légèreté et une accessibilité qui saura toucher un large public.

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