À contre temps
« Si vous pleurez parce que le soleil a disparu de votre vie, vos
larmes vous empêcheront de voir les étoiles. »
Rabindranath Tagore
À contre temps
Je n’ai pour horizon qu’un vaste terrain vague.
Le nuage et le soir s’étreignent jour à jour.
La nuit flotte à grand bruit quand le remous divague,
Le souffle de mon cœur s’échappe à contre-jour.
Dans un éclat d’éclair, je vide la madrague ;
Poséidon épouse un présent de l’amour.
Je m’envole en plein vent au levant de la vague ;
L’océan euphorique émerge de l’ajour.
D’autrefois calme plat, fortune de misère.
Rien n’anime plus rien, mon corps devient acère ;
Plus de soif de mourir ni d’enivrer les vers.
Le goût n’a plus d’humeur, le recueil fait silence ;
Rien de clair, rien de flou, ni d’endroit ni d’envers ;
Tous les regards sont sourds, ils retrouvent l’absence.
Ce magnifique poème propose une autre version du spleen, très frappante et très émouvante. Merci, Damy.
RépondreSupprimerMerci beaucoup pur votre lecture et votre appréciation
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