À contre temps

 


Edouard Manet - Bateaux à Argenteuil





« Si vous pleurez parce que le soleil a disparu de votre vie, vos

 larmes vous empêcheront de voir les étoiles. »


 Rabindranath Tagore

À contre temps


Je n’ai pour horizon qu’un vaste terrain vague.

Le nuage et le soir s’étreignent jour à jour.

La nuit flotte à grand bruit quand le remous divague,

Le souffle de mon cœur s’échappe à contre-jour.


Dans un éclat d’éclair, je vide la madrague ;

Poséidon épouse un présent de l’amour.

Je m’envole en plein vent au levant de la vague ;

L’océan euphorique émerge de l’ajour.


D’autrefois calme plat, fortune de misère.

Rien n’anime plus rien, mon corps devient acère ;

Plus de soif de mourir ni d’enivrer les vers.


Le goût n’a plus d’humeur, le recueil fait silence ;

Rien de clair, rien de flou, ni d’endroit ni d’envers ;

Tous les regards sont sourds, ils retrouvent l’absence.



Le vent l'emportera















Commentaires

  1. Ce magnifique poème propose une autre version du spleen, très frappante et très émouvante. Merci, Damy.

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    1. Merci beaucoup pur votre lecture et votre appréciation

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