J'irai cracher sur leurs bombes
Y'en a marre d'être prisonniers des cons
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À toutes celles qui, forcées, portent le voile et particulièrement à Mahsa Amini, Parestoo Ahmadi, Nadia Ajuman, Nika shahkarami… ainsi qu’à Jean Sénac
Sous l’absinthe et l’opium ma détresse s’affale.
Au tripot de l’oubli je vois flamber l’enfer
Qui brûle dans tes bras la blancheur virginale
Où tu cherchais l’Amour sans Dieu ni Lucifer.
Tes frères sont tombés quand ils se voulaient libres ;
Les printemps refleuris au jardin des espoirs
Parfumaient les humeurs, fragiles équilibres.
On a tiré sans loi. Tu battais les trottoirs.
On immola Fouad, toi tu heurtais, en larmes,
Les sauvages unis pour exhorter le Ciel
De purifier vos peaux en brandissant les armes
Et tuer les oiseaux, les chants, le lys, le miel.
Sans onguent et sans fard ton âme resta seule.
Tu voilais tes beaux yeux, noir comme le soleil.
Un grillage tendu, comme pour ton aïeule,
Enclavait leur éclat, clôturait ton sommeil.
Tu dévoilais ton sein à l’aveugle nubile ;
Tu dansais ventre nu dans l’intime boudoir ;
Les poèmes secrets de ta flamme subtile
Frôlaient l’étrangeté d’un nu dans le miroir.
Les ondes des cheveux inondant ton épaule
Arrosaient les désirs d’un amoureux rêvé
Qui voudrait étoiler la nuit de cette geôle
Où tu mourrais de soif, tout plaisir enlevé.
Jin ! Jiyan ! Azadî1 ! Les cris de tes révoltes
Se sont évanouis aux oreilles des sourds.
Tu penses les semer, la terreur tu récoltes.
Les morts déchirent l’air. Ô combien sont-ils lourds !
Alors tu t’embarquas en quête d’une rive
Où le sable brillant invite à s’allonger.
Un accueil sec et froid sourdant à la dérive
Refoula tout espoir ; les chiens doivent ronger.
Ton esprit s’éteignit, comme pour Ophélie2
La mort s’est engloutie au fond de l’océan.
Vivre nue et jouir n’est que pure folie.
Tu ne reverras plus la beauté d’Ispahan.
Au caravansérail sous l’opium et l’absinthe
Je bois l’errance au sein d’une fière catin.
Je ne suis pas un saint et tu ne fus pas sainte,
Je veux être nomade au désert, mon destin.
1 Femme ! Vie ! Liberté ! (cri de ralliement des femmes lors des manifestations de rue à Téhéran en 2022
2 Personnage de légende, tombée folle sous les coups de son époux Hamlet et qui finit par se noyer. Elle inspira un poème à Arthur Rimbaud.
Solidaire 🤨
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