Les amours de bohême
Baudelaire (1821 - 1867)
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La musique
Sonnet.
La musique souvent me prend comme une mer !
Vers ma pâle étoile,
Sous un plafond de brume ou dans un vaste éther,
Je mets à la voile ;
La poitrine en avant et les poumons gonflés
Comme de la toile,
J'escalade le dos des flots amoncelés
Que la nuit me voile ;
Je sens vibrer en moi toutes les passions
D'un vaisseau qui souffre ;
Le bon vent, la tempête et ses convulsions
Sur l'immense gouffre
Me bercent. D'autres fois, calme plat, grand miroir
De mon désespoir !
Charles Baudelaire.
À Baudelaire
Sonnet
Damy
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Sous les halos blafards où tu rases les murs,
Des paradis sans lois te roulent dans la fange ;
Tu payes tes humeurs que plus rien ne dérange
En volupté promise à des plaisirs futurs.
Tu lustres dans la boue un bijou des plus purs
Ornant de ta putain la chevelure d’ange ;
Le parfum de l’alcôve à la lumière étrange
T’enivre à sublimer les sens les plus obscurs.
Noire comme l’onyx, à la hanche suave,
Elle jouit de toi, tu jouis en esclave ;
Tu rampes et ses pieds maculent tes espoirs.
Fortuné mendiant et prince sans vergogne,
Tu vautres ton ennui dans les tristes boudoirs ;
Majestueux, tu fais l’amour à la charogne.
Damy 2013.
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